Hei Long Pai - Kung Fu Traditionnel
Le Kung Fu Traditionnel

Le Kung Fu Traditionnel

Définitions :

« KUNG FU », peut se traduire par « travail acharné afin d’arriver à la maitrise, et devenir un homme accompli » (cette notion pouvant d’ailleurs faire référence à plusieurs domaines du savoir faire).

Par extension, c’est ainsi que sont désignés le plus souvent, les arts-martiaux traditionnels d’origine chinoise.

« TRADITIONNEL », car c’est une pratique transmise de génération en génération, dont la généalogie remonte plus ou moins loin selon les écoles.

Mais aussi traditionnel par opposition à moderne ; c’est-à-dire l’aspect martial s’opposant à l’aspect sportif.

Lorsqu’on pratique un art martial aujourd’hui, on doit garder en mémoire que les préoccupations des hommes qui l’ont perpétré étaient l’efficacité et la survie sur les champs de bataille, leur défense personnelle, et celle de leurs proches.

Des objectifs somme toute bien éloignés de : marquer des points en compétition, remporter des trophées, « passer la ceinture noire » !!!

L’ajout du mot « traditionnel » vient donc aider à redonner son vrai sens à l’appellation « arts-martiaux » ; terme souvent usurpé ou utilisé par erreur, et auquel serait plus approprié celui de « sport de combat ».

*La pratique du Kung Fu :

Le Kung Fu peut être pratiqué par les hommes et par les femmes, jeunes ou bien moins jeunes, il apportera beaucoup de bienfaits s’il est pratiqué correctement, et ne pourra que nous améliorer.

Les incontournables de la pratique :

• Travail des formes :

Il s’agit d’enchainements de mouvements codifiés, qui constituent le cœur de la transmission d’une génération à l’autre, et qui permettent au pratiquant de se forger au fil du temps en augmentant graduellement ses capacités et sa compréhension des mouvements, et donc de « l’art »… Ce travail ne peut être négligé.

• Gymnastique chinoise :

Travail du développement physique de la musculature et la souplesse, en accord avec les besoins de la pratique, et visant à rectifier les défauts physiques de chacun. Mais aussi travail du souffle (Chi Kung) plus interne, visant à la libre circulation et le développement de l’énergie.

• Techniques fondamentales :

Répétitions de techniques de base spécifiques à l’école et au style.

• Renforcement et endurcissement du corps :

La fameuse « chemise de fer » des chinois, qui vise à pouvoir encaisser des coups…Nécessite des années de pratique…

• Applications techniques :

Mise en pratique de mouvements concrets de défense et de neutralisation d’un ou de plusieurs adversaires. C’est notamment par leur richesse et leur efficacité que l’on peut évaluer une école d’art-martiaux.

• Pratique du combat :

Généralement sans protections, sous forme de combat souple, en 1 contre 1, ou 1 contre 2, etc.

• Le travail des armes :

Chaque école possède son arsenal, les armes classiques étant le bâton, le sabre, l’épée, la lance et la hallebarde. L’entrainement avec arme vient considérablement augmenter les compétences martiales du pratiquant, son physique, enrichir sa compréhension martiale, et son aptitude à utiliser tout objet comme une arme…

*Les différents styles :

Les arts-martiaux chinois utilisent l’ensemble du corps humain. En effet, rien n’est de trop pour arriver à ses fins… Les blocages, les coups, les clefs peuvent donc se faire à l’aide des bras, des jambes, des coudes, des genoux, de la main ouverte, du poing fermé, de la tête, des épaules, du dos, etc.

Un pratiquant de Kung Fu doit donc travailler sur toutes les facettes du combat : longue et courte distance, corps à corps, clés, étranglements, lutte, et en dernier recours combat au sol.

Et pourtant, chaque école a ses spécificités en mettant l’accent sur certains aspects plutôt que d’autres, et en privilégiant certaines techniques et stratégies, selon sa façon de voir les choses et de traiter le combat.

Pour cette raison, il existe plusieurs centaines de styles différents, dont beaucoup ont été perdus ou sont en voie de disparition, alors que d’autres sont très répandus, voire commerciaux…

Cependant, le Kung Fu traditionnel repose le plus souvent sur cinq animaux que sont : le Tigre, le Dragon, la Grue, le Léopard et le Serpent.

Les styles pratiqués dans notre école sont originaires du Nord et du Sud de la Chine, et aussi du Tibet. Chaque style apporte une pierre à l’édifice de la construction du pratiquant. Le problème qui se pose alors est celui du temps, car une vie n’est pas suffisante pour tout étudier et maitriser !

(les clubs qui prétendent former des « shifus » ou « maitres » en quelques années ne sont tout simplement pas crédibles dans ce vaste domaine qu’est le Kung Fu !).

Du fait de son histoire, notre école possède un éventail incroyable de styles. Ceci est du à la tradition martiale perpétrée dans la famille, mais aussi aux nombreux échanges avec d’autres écoles et maitres durant les générations précédentes.

Il s’agit donc d’un patrimoine important, reflet authentique de toute la richesse de cet art.

Quelques styles pratiqués :

SHAOLIN MEÏ HUA CHUAN (Boxe de la fleur de prunier)

BA JI CHUAN (Boxe des 8 directions)

YUE YIN JIA CHUAN (Style de l’aigle)

TSAI LI FO (Chay Li Fut)

BA GUA ZHANG (Paume des 8 trigrammes)

XING YI CHUAN (Boxe de l’intention)

LAMA PAÏ (Styles tibétains)

MIZONG CHUAN (Boxe de la trace perdue)

TAI JI CHUAN (Boxe du « faite suprême »)

WU DANG (Boxe Taoïste des monts Wudang)

BAÏ MEÏ (Pak Meï, sourcils blancs)

YUNG CHUN CHUAN (Boxe courte distance)

(liste non exhaustive).

*L’organisation :

L’organisation d’une école de Kung Fu est, selon la tradition chinoise confucianiste, calquée sur le modèle de la famille.

Le maitre est le « SHIFU », terme signifiant à la fois « maitre » et « père ».

A la longue, les pratiquants se voient remettre des titres apparentés à des liens familiaux : petit frère, frère, grand frère, oncle, etc.

Une hiérarchie s’établit donc selon le niveau et l’ancienneté des pratiquants, leur compréhension, et leur implication au sein de l’école.

Toutefois, en parallèle, l’école s’est aussi dotée d’un système de grades et de ceintures afin de situer l’élève sur un plan plus technique.

*La Philosophie Chinoise :

Les arts-martiaux, comme tout domaine de la vie chinoise, sont fortement imprégnées des trois grands courants de pensées que sont : le Confucianisme, le Taoïsme, et le Bouddhisme.

• Confucianisme :

Doctrine de Confucius (« Kongfuzi », ou « maitre Kong », 551-479 av. J.-C) qui exerce la plus grande influence aujourd’hui encore en Chine. Il s’agit d’une école philosophique s’appuyant sur un système de valeurs morales. Elles ont pour but de maintenir la cohésion et l’harmonie sociale. On y retrouve : le respect et le culte des ancêtres, la recherche de la vertu, la bienveillance, la moralité.

• Taoïsme :

« Enseignement de la voie ». Se fonde sur des écrits très anciens, dont le « Tao Te King » attribué à Lao Tseu. Le Tao est le principe originel de toute chose. Le Taoïsme s’intéresse alors à l’imitation des principes de la nature, afin de vivre en harmonie avec celle-ci. Parmi les multiples apports du Taoïsme, nous pouvons citer : l’harmonie du Yin et du Yang (Taiji), le principe de Wu Wei (traduit imparfaitement par « non agir »), toutes les pratiques de longévité liées à l’alchimie interne (Chi Kung, médecine chinoise, principes sur l’alimentation et la sexualité, méditation).

• Bouddhisme Chan:

Cette école bouddhiste aurait été introduite en Chine vers l’an 520 par Bodhidharma (ou « Ta Mo »), venu des Indes. Celui ci aurait opéré une fusion entre le Bouddhisme Mahayana et le Taoïsme. Cette école insiste particulièrement sur la pratique de la méditation et la recherche de « l’illumination intérieure ». Il est mieux connu en occident sous son nom japonais de « Zen ».

Les arts-martiaux pratiqués dans les temples Taoistes (monts Wudang), sont qualifiés d’école Wudang ; ceux pratiqués dans les monastères Bouddhistes sont qualifiés d’école Shaolin, par simplification.

Malgré tout l’engouement du grand public pour les moines de Shaolin grâce à leurs démonstrations spectaculaires, leur héritage réel ne saurait être démontré. En effet, les temples ont étés détruits et reconstruits à de multiples reprises au cours de l’histoire. Par exemple, le monastère Shaolin le plus connu, dans le Henan, date effectivement de 1981 et a été reconstruit principalement à des fins touristiques. Entre temps (depuis 1949), le Wushu moderne a eu le temps de faire son œuvre…

*Conseils pour la pratique :

En conclusion, la pratique du Kung Fu demande un effort soutenu et prolongé dans le temps.

Peu nombreux sont ceux, de nos jours, qui désirent se vouer fidèlement à une discipline.

A l’ère du divertissement et de la consommation, les volontés se font plus versatiles, et plus en recherche d’un plaisir et d’un résultat visible et immédiat, quoi que les gens disent au premier abord.

A cela viennent se rajouter de multiples impératifs, liés à la famille, au travail, et les problèmes du quotidien.

Les principales qualités nécessaires pour l’apprentissage des arts-martiaux chinois sont :

l’humilité,

la volonté,

la persévérance.

Il faut pratiquer le plus assidument possible mais sans excès ; les progrès ne sont certes pas fulgurants, mais se font sans discontinuer dans le temps.

Le travail finit toujours par payer, et permet même d’aller plus loin que nous aurions pu soupçonner…